Selon Van Dine, critique d'art, scénariste et écrivain américain, (créateur de Philo Vance, détective de romans policiers publiés entre 1926 et 1939), il convient de définir 20 règles d’or de l’écriture d’un roman policier :
- La première : Le lecteur et le détective doivent avoir des chances égales de résoudre le problème. Tous les indices doivent être pleinement énoncés et décrits en détail. En effet Van Dine décrit la lecture du roman policier comme un jeu où le lecteur devra se montrer aussi perspicace que l’enquêteur.
- La seconde : L'auteur n'a pas le droit d'employer vis-à-vis du lecteur des " trucs " et des ruses, autres que ceux que le coupable emploie lui-même vis-à-vis du détective. Chaque personnage à une place bien déterminée dans la fiction. Le détective ne pourrait être en aucun cas le coupable. Il faut des suspects et que le coupable en fasse partie.
- Troisième règle : Le véritable roman policier doit être exempt de toute intrigue amoureuse. Aujourd’hui cette règle est dépassée comme certaines d’autres de Van Dine, mais on peut tout de même s’en inspirer.
- Quatrième : Le coupable ne doit jamais être découvert sous les traits du détective lui-même ni d'un membre quelconque de la police. Ce serait de la tricherie. Et pourquoi non ? On peut se poser la question par exemple lorsque nous regardons le film « insaisissable » réalisé par Louis Leterrier, le spectateur se trouve surpris par la fin donnée à l’histoire…
Nous vous invitons à consulter la fin des règles de Van Dine sur le site de Médialandes
D’autres règles, comme celles de Brian Freeman (Auteur de romans policiers à suspense psychologique dont les héros sont Jonathan Stride et Serena Dial), nous disent que la construction « harmonieuse et rationnelle » du roman doit se faire en en quatre parties. On se rapproche là du schéma narratif classique. C'est-à-dire que la structure du roman policier est aussi construite que celle des contes. Au début, on présente les lieux, les personnages. Puis vient l’élément perturbateur qui rompt l’ordre premier et qui met en route
l’enquête du détective. Le mystère intervient brutalement et c’est au détective de le résoudre.
Sa quête contre le mal peut commencer. Il doit désormais rétablir l’ordre. Puis vient le dénouement, avec l’explication et le retour à l’ordre.
En clair, le schéma de Freeman est le suivant :
- Enoncé du problème
- Présentation des éléments nécessaire à celui-ci.
- Evolution de l’enquête et aboutissement à la solution
- Explication.
Pour vous y aider, voici quelques pistes :
Nous avons vu plus haut par quel bout commencer l’intrigue, il faut ensuite penser au protagoniste, l’idéal serait qu’il soit imprévisible. Créer votre propre personnage, faites-en quelqu’un d’unique.
Les antagonistes sont importants également, vous pouvez ajouter de fausses pistes (oui mais Van Dine a dit « pas de ruse »…). J’aurai tendance à vous dire, si vous écoutez Van Dine, vous risquez d’avoir une histoire « téléphonée » où le lecteur se lassera car les choses seront trop flagrantes. Perdez-le un peu…
Aussi menez des recherches si nécessaire mais ne faites pas de votre roman une encyclopédie du crime. Que le lecteur apprenne quelques trucs, c’est bien, mais n’oubliez pas que les romans policiers sont destinés à un large public. Faites des recherches surtout pour la cohérence de votre histoire. Là encore, prenez garde à ne pas vous écarter de votre récit parce qu’en faisant vos recherches vous seriez tombé sur un truc fabuleux que vous voudriez absolument partager. Il faut que ça reste dans le contexte.
Si vous aimez des fins inattendues, assurez-vous tout de même que la vôtre soit crédible et qu’elle soit un minimum en rapport avec toute l’histoire de votre roman.
Le roman policier doit accrocher le lecteur et ensuite le tenir en haleine, il faut qu’il soit rythmé, que les éléments s’enchainent, l'action devra être bien présente. Si votre roman est trop lent, qu'il n'y a pas assez d'action, les lecteurs vont décrocher. Le but est donc de savoir comment réussir à insérer des informations importantes dans votre récit, sans rompre le dynamisme de la narration.
Lisez dans notre forum l’histoire de Nino et de Julienne (la chevalière des brigades rouges). Cette histoire écrite par de nombreux auteurs relate une intrigue qui se passe en une journée, nous avons donc très peu de temps pour y inclure toutes les ficelles de l’enquête. Cette histoire, qui peu paraître pour certain trop rapide, l’est en fait car le contexte et le type de roman s’y prête à merveille. Et le lecteur se trouve être pris dans une multitude de faits qui le tiennent en haleine, on ne s’y repose presque pas, c’est se qui en fera un bon polar.