La négation et le rythme

ecrivonsunlivre Par Le 27/09/2016 1

Dans Devenir écrivain : nos conseils en écriture

Evitez dès que vous le pouvez la négation dans les romans.

Pourquoi ? Car dans un roman il faut être clair et concis. Il faut des phrases courtes, des verbes précis pour plus d’impact et ainsi engager l’attention du lecteur.

Je m’explique :

Si vous dites « Il ne fallut pas longtemps avant qu’il ne changea d’opinion », cette phrase est longue et lourde, elle fatigue. Dites plutôt « Aussitôt, il changea d’avis ». C’est clair et c’est net.

A moins que ne vouliez faire comme Corneille et utiliser une litote « Va, je ne te hais point », Mais vous risquez plutôt de faire un doux euphémisme qui désigne plutôt une affirmation atténuée.

Negation

En effet, si votre personnage est gentil, il dira plutôt « Il n’est pas très intelligent » que « Il est con ». Dans ce cas, on utilise un nom appréciatif, qui choque moins, avec une négation plutôt que d’envoyer sans prendre de gant, les capacités aléatoires de la personne. Vous remarquerez également que dans ce cas, la seconde phrase est plus percutante... Les choses sont dites sans détour.

N’utilisez pas la négation de manière inutile, de manière superflue. Plutôt que de dire que « vous ne vous souvenez pas de quelque chose », dites que « vous avez oublié ». Utilisez des verbes plus précis et vous engagerez plus l’attention de votre lecteur. Ceci vous évitera un style ampoulé. De même que d’utiliser des hyperboles à outrance.  

Par exemple, dans une dispute conjugale, il est inutile de dire « Elle lui cria dessus fort comme le tonnerre » ou « elle dit de manière énervée ». Le lecteur n’est pas bête, il sait que c’est une dispute et une dispute c’est vif et donc ça doit avoir du rythme. Dites simplement « Elle aboya… ». Utilisez des mots simples et percutants. Tout ce qui peut être deviné par le lecteur est superflu. Vous ne devez pas le materner. Emmenez le où vous souhaitez qu’il aille sans lui tenir la main, il doit vous suivre naturellement. Car c’est aussi le lecteur qui fait l’histoire, il faut lui laisser sa part d’imagination. Un lecteur est intelligent,  il n’a pas besoin qu’on lui explique tout.

Un style court, dépouillé, ne pas faire de coupure inutile dans une phrase. Mais parfois, il faut laissez le lecteur se reposer, prendre son souffle ou en fonction de ce que l’on raconte, les phrases seront plus ou moins longues ou percutantes. Le style dépend également aussi beaucoup de l’oreille, écrivez votre roman comme une partition. Céline écrivait à haute voix devant sa femme, en regardant les expressions de son visage, il savait si son texte était bon ou pas. Ecrire à haute voix vous permet de trouver un rythme en fonction des moments de votre histoire.

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Commentaires

  • AlouetteSansTete

    1 AlouetteSansTete Le 27/09/2016

    Gustave Flaubert "testait" son texte dans son "gueuloir" pour utiliser le mot juste, la phrase a la tonalité parfaite.
    Merci pour cette article c'est un bon conseil à garder en tête lors de l'écriture.

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