Pour mes dialogues, j’ai fait le choix d’utiliser le moins possible d’incises, mais plutôt de ponctuer mes dialogues de quelques phrases de courtes descriptions ou de mises en conditions où j’exprime le ressenti ou l’humeur de mes personnages.
Par exemple j’ai choisi de ne pas dire :
« Bien le bon jour, gente Damoiselle. Puis-je vous prier de rédiger une missive pour me plaire ? Dit le jeune homme.
– Si fait, mon Sieur, bien qu’il me soit fort à penser que point n’ayez-vous besoin de ma culture en écriture. Rétorqua Alayone.
– Vous pensez bien, mais votre rotunda (6) est plus allègrement lisible que ma cursive. Puis il faut vous l’avouer, pour le courrier à rédiger, il me faut les conseils de cœur d’une damoiselle avertie. Ajouta le jeune homme.
– Serait-ce d’un pli galant dont vous souhaitez me missionner ? Chuchota, confuse, Alayone.
– Vous devinez juste une fois de plus. Reprit le jeune homme ».
Je n’ai laissé qu’une incise où j’ai ajouté un élément qui exprime l’humeur d’Alayone dans l’incise : « Chuchota, confuse, Alayone. »
Pour la beauté du texte, il est bien également d’écrire des répliques de longueurs inégales.
Il faut également bien connaître ses personnages, car les dialogues donnent une vie propre à vos personnages et aucun ne s’exprime de la même façon. Vous-même n’avez pas le même phrasé que vos parents ou le pharmacien d’en bas. Pensez à introduire des expressions propres à chacun, leurs tics de langages, leur patois… Il faut adapter le vocabulaire, le ton à chaque personnage sans entrer dans l’excès.
Il faut donc en amont bien travailler la personnalité de vos personnages. Et j’en profite pour le dire une nouvelle fois : les fiches-personnages sont importantes, car connaître la façon de penser des personnages, son milieu social, ses expériences aide également à repérer qui parle au moment des dialogues. Si vous désirez vous démarquer comme auteur, pour chaque personnage, écrivez son histoire de vie et cette histoire sera uniquement connue de vous.
De même, on n’expliquera pas une émotion, on la fera vivre par les mots qu’il va employer.
Par exemple dans la phrase :
Jim donna un coup de pied rageur dans la poubelle
– Quelle bande de salopards, cria-t-il hors de lui, me faire ça à moi !
« Hors de lui » est inutile puisqu’on le voit donner un coup de pied rageur. De même, cria-t-il est accessoire, car on se doute bien qu’il n’a pas dit cette phrase en murmurant.
On aurait donc pu dire simplement :
Jim donna un coup de pied rageur dans la poubelle
– Quelle bande de salopards, me faire ça à moi !
Votre dialogue donne du dynamisme au texte il ne doit pas répéter ce que le lecteur sait déjà. N’écrivez donc pas un long dialogue là où trois répliques seront suffisantes.
En ce qui concerne la mise en page des dialogues, la règle est simple : Commencez le dialogue en ouvrant les guillemets et ne les fermer qu’à la fin du dialogue. Si vous glissez une petite phrase de transition, inutile d’y refermer et rouvrir les guillemets.
Si vous aimez la simplicité, vous pouvez n’utiliser que les tirets. C’est une façon d’en finir avec cette éternelle question : où commencent et où se referment les guillemets ? Le monde de l’édition est en pleine mutation. Les choses se simplifient et c’est pour le mieux.
Bien entendu, il existe d’autres méthodes, mais l’utilisation de guillemets à outrance rend, selon moi, un texte quasiment illisible.
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