- Et le loup, après avoir dévoré la grand-mère, dévora la petite fille désobéissante. Maintenant, dors, sans quoi le père Noël ne passera pas.
Et Mamie éteignit la lumière et referma la porte. Elle me faisait peur Mamie. Elle me racontait toujours des histoires de vieux livres qu’elle gardait depuis au moins l’âge de pierre. Même les illustrations faisaient peur. Il y avait une histoire de vent avec un chinois qui avait des ongles longs qui tourbillonnaient. Je m'en souviens encore ! C’est comme si à chaque histoire il fallait donner une leçon aux enfants désobéissants. Pas étonnant que mes parents se soient défoulés dans les années 70. Ils devaient en avoir ras le bol de ces histoires où ça finissait toujours mal : la petite sirène, en vrai, elle meure à la fin, et je ne vous parle pas de la petite fille aux allumettes ! Un super conte de Noël ça !!
Toujours est-il que cette nuit-là, je n’ai pas dormi. Non parce que l’histoire de Mamie m’avait effrayée pour une bonne partie du temps, mais aussi parce que j’attendais le père Noël. Il ne fallait pas que je désobéisse, car au lieu du bonhomme rouge, j’aurai eu la visite du bonhomme vert. Celui-ci aussi, Mamie s’était fait un malin plaisir de m’en parler : le père Fouettard ! Dans sa hotte, pas de jouets, mais des enfants pas sages…
Chaque bruit me paraissait suspect, mais je ne me levais pas du lit pour aller voir : trop peur ! Pourtant la curiosité me démangeait… Mais vraiment trop peur ! Je n’avais plus qu’à attendre, attendre et attendre encore… que le sommeil m’emporte… (à suivre)