Les grands écrivains du XVIIème siècle glorifiaient Louis XIV qui finançait leurs écrits : très pratique pour mettre son véto. C’est seulement après la révocation de l’Edit de Nantes (Édit de pacification signé par Henri IV à Nantes le 13 avril 1598 qui définit les droits des protestants en France et mit fin aux guerres de Religion) et la mort de Louis XIV que les philosophes des Lumières, remettent en question l’autorité politique pour qu’enfin, nous puissions écrire et penser en toute liberté…
Montesquieu, Voltaire, Rousseau et Diderot, principaux philosophes de ce siècle, souhaitent réformer pour les " Libertés".
Montesquieu fut le premier à proposer la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Quant à Rousseau, il souhaite une République démocratique dans laquelle le souverain serait le peuple. Nous verrons plus tard que ce n’était pas chose aisée, et qu’après la mort de Louis XVI vint une autre période : celle de la terreur. Il fallut quelques chefs et beaucoup de temps pour que la France arrive enfin à écouter son peuple.
En ce qui concerne l’éducation, Rousseau en est le maître à penser du combat pour l’éducation et l’ignorance en prônant la diffusion du savoir. Pour l'enfant, "préparez de loin le règne de sa liberté"; pour les adolescents, "faites en vos égaux, afin qu'ils le deviennent".
Les mœurs aussi évoluent... enfin, elles perdurent et s’installent. L’Epoque de "Libertinage", qui commença avant les lumières de nos philosophes (souvenez vous de certaines fables coquines de La Fontaine), cette tendance influencera leur littérature. Mais ce type d’écrit n’est pas réservé aux seuls philosophes, Pierre Ambroise François Choderlos de Laclos et ses « Les Liaisons dangereuses » en sont un exemple puis Sade ira beaucoup plus loin... D’un point de vu légal, Diderot, préconise la liberté dans les liens conjugaux, c'est à dire le divorce (Article "Indissoluble" de l' Encyclopédie ). Le féminisme devient une mode grâce à Marivaux et ses Marivaudages.
L’esclavage concernera tous les "philosophes" de cette époque jugée d’infamie contraire à toute justification.
Victor Hugo, poète, auteur, mais aussi ses discours politiques à la Chambre des pairs, à l'Assemblée constituante et à l'Assemblée législative, notamment sur la peine de mort feront partie intégrante de son œuvre. Ses choix, à la fois moraux et politiques, durant la deuxième partie de sa vie, et son œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique, que la Troisième République a honoré par des funérailles nationales, qui ont accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris le 1er juin 1885, dix jours après sa mort. Claude Gueux, les misérables, l’homme qui rit sont autant de romans traitant de cette liberté bafouée.
Nous ne pouvons parler de liberté sans évoquer Zola
Emile Zola a fait preuve d’une véritable pensée pédagogique à travers ses deux « Lettres à la jeunesse » de 1879 et 1897. En convainquant la jeunesse il pensait combattre pour une cause juste et collective.
La première « Lettre à la jeunesse » s’inscrit dans la bataille naturaliste qui consistait à aborder, avec un réalisme très éloigné des discours policés et de l’esthétique « patriotique » de l’époque, le thème de la guerre de 1870 et la seconde est liée à l’affaire Dreyfus.
Les différents engagements de Zola lui ont valu une reconnaissance tardive dans le monde des lettres alors qu’il occupe aujourd’hui une place considérable dans les programmes scolaires.
Nous concluons sur petite phrase de Simone de Beauvoir, alors adressée aux femmes mais qui aujourd’hui pourrait être dédiée à l’humanité toute entière : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. »
Restons vigilants…