Marie-Laure de la Team
L’entrée dans l’ouvrage est fracassante. Après la première histoire, j’ai refermé le livre tant j’étais bouleversée. Cette première brève de vie fait référence à l’enlèvement des 276 lycéennes de Boko Haram en 2014 par les islamistes. Puis j’ai rouvert le livre et refermé après la seconde histoire tout aussi insoutenable.
Ce qui est poignant, c’est le style qu’emploie l’auteure : elle fait parler les femmes ou les femmes-enfants. Lorsqu’un petit enfant raconte avec ses propres mots des situations qui sont même intolérables pour des adultes c’est humainement difficile à lire.
Mais la vérité est ignoble et c’est comme cela que nous la projette Assia-Printemps, mais avec énormément de pudeur et sans énormément de description. En effet, elle nous laisse à notre imagination pour tenter de comprendre le pire.
En fermant “Maux, mots de femmes”, car je l’ai finalement lu pratiquement d’une traite, j’ai repris “Elles”, car il m’avait semblé avoir été moins choquée bien que certaines histoires de “Elles” soient contraires aux droits de l’homme. En fait, non, son style est le même, s’est seulement la violence du monde qui évolue vers le pire.
Deux histoires m’ont bouleversées, la première de ce recueil et la seconde, celle de la petite fille indienne incendiée parce qu’elle s’était refusée à un homme. Les brèves suivantes sont plus soutenables, certaines même plus douces, ont une fin heureuse.
Je vous invite vraiment à acquérir cet ouvrage. N’ayez pas peur de voir la vérité en face, car comme le dit l’auteure “la cruauté de certaines situations vécues par des femmes, quelle que soit la société où elles vivent, souligne le fait que l’avancée des femmes vers l’égalité, la vraie est encore loin.”. Quelle chance nous avons d’être bien née, dans un pays de droits et de liberté.
Vous découvrirez des femmes d’Afrique, d’Inde, mais aussi des Européennes qui peuvent souffrir de ne pouvoir porter des robes trop courtes.