Matilda Milliau : Y'a comme une bogue

ecrivonsunlivre Par Le 04/12/2017 0

Dans Nos auteurs

Matilda MILLIAU

Fiche auteure

Aujourd'hui nous vous proposons la trilogie "y'a comme une bogue", qui, semble-t-il va bientôt avoir un petit frère... Ce fut à l'occasion de vacances au bord de la mer que l'auteure eu l'idée du personnage de Rudi le chien et des aventures qu'il allait vivre. Des ouvrages pour la jeunesse à mettre dans toutes les bonnes hottes.

 

Auteur de la semaine y a comme un bogue

Petits mots de l'auteure

Pour l'instant n'ayant écrit qu'un ouvrage pour la jeunesse, "y a comme une Bogue", je vais parler de mon style en ce qui concerne cette oeuvre...

Je dirais que mon écriture est simple, fluide, que je tourne mes phrases de façon à mettre en valeur que c'est un enfant qui pense, et que c'est le regard qu'il porte sur le monde qui l'entoure. Un regard parfois un peu ironique. Il m'arrive aussi d'employer des mots pas forcément connus, ou même de mal orthographier des mots (toujours entre guillemets) parce qu'ils désignent des choses qui n'existent peut être pas ou plus dans le monde du jeune héros.

Je prends du temps sur les personnages, à décrire leur caractère et ce qu'ils pensent, leurs relations entre eux, (afin de les rendre attachants) avant de passer tout de suite à l'action/ à l'aventure... Cette première œuvre est un peu inclassable,(on ne s'attend pas forcément en lisant le début, à ce que sera la suite...), entre histoire d'amitié pour la jeunesse, roman d'aventure, réalisme et dystopie.

Dans le même temps, je suis sur un autre projet d'écriture, un roman de fantasy pour ados & jeunes adultes...

L'auteure :

J'ai 34 ans et j'ai eu au départ une formation scientifique, qui s'est révélée assez erratique (ingénieur, puis BTS diététique). J'ai débuté ma vocation d'écrivain il y a quelques années en écrivant des histoires sans suite qui sont restées dans mes vieux dossiers...

Ce fut à l'occasion de vacances au bord de la mer que j'eus l'idée du personnage de Rudi le chien et des aventures qu'il allait vivre. C'était aussi l'époque où je commençais à m'intéresser à la cause animale... Comme j'avais aussi un talent pour le dessin, j'en ai profité pour illustrer cette première histoire.

"Y a comme une Bogue" est mon premier roman, que j'ai achevé en 2015. Aujourd'hui il comporte trois premiers tomes (il y en aura quatre en tout, en auto-édition).

Matilda Milliau

Tome 1 - Deux Amis

Y a comme une Bogue raconte l'histoire d'amitié entre un jeune chien qui se rend à l'école et une «bogue», apparemment abandonnée sous un marronnier comme quelqu'un dont personne ne veut être l'ami...

Le premier tome, Deux amis, est donc un conte pour la jeunesse sur l'amitié et l'acceptation de la différence.
A travers les tomes suivants et les aventures que les deux amis vont vivre ensemble, je lève aussi un coin sur une thématique de la cause animale.

Pour moi, ces deux thèmes, acceptation de la différence (versus harcèlement scolaire) et cause animale, sont liés.

Deux amis

 

Extrait :

Et nous partons. Maman se met à parler avec animation à Pattie et je reste silencieux en ressassant mon amertume. J'aurais bien aimé passer la fin de l’après-midi à jouer à l’appartement avec Bugin, au lieu de quoi on va devoir passer des heures dans des magasins surchauffés... Après, il faudra faire les courses.

Je dois avouer que je n’aime pas trop les fins d'après-midi, après l'école, passés dans les magasins. Il y a beaucoup trop de monde et de bruit à mon goût. On passe son temps à piétiner et à faire la queue. Après ça quand on rentrera , je n'aurai que mes devoirs à faire, autant dire qu’il n'y aura aucune occasion de se distraire.

« Vivement la fin de la semaine, me dis-je. Et le week-end! »

L’après-midi est rudement occupé. Il semble que chacune des tâches ne finira jamais. J'ai le cerveau cotonneux. A chaque fois que nous sortons d’un magasin, j'espère que Maman se dirigera vers la sortie et qu’on rentrera enfin à la maison, mais en fait, elle se dirige vers un autre magasin et on doit encore poireauter.

Le soir venu, nous rentrons enfin, le coffre de la voiture chargé de sacs et d’autres sacs sur la banquette arrière, contiennent le nouvel imperméable de Pattie, ainsi que ma nouvelle paire de tennis.

« Ouf ! C’est pas trop tôt ! » je pense, tandis que la voiture se dirige, une bonne fois pour toutes, vers le Cube du Raton-Laveur.

« Elle est grosse, hein, Bugin? dit Pattie tout d'un coup.
– Elle est obèse, dit Maman d’un ton pincé. Vraiment, elle doit très mal se nourrir.»

Je hausse les épaules. Qu'est-ce que ça peut bien faire?

Le soir, au dîner, Maman informe Papa que je me suis fait une nouvelle amie. Papa lève le nez de sa soupe et me regarde.

– Ah, vraiment? Et ça va, vous vous entendez bien?
– Ca va, dis-je. Elle est cool.
– Où habite-t-elle?
– Ici... Au cinquième, au sous-sol…
– Vous ne devriez pas avoir de mal à vous voir, alors?

Papa parle avec bonne humeur.

– Non...

Mais Maman a toujours un air pincé et elle prononce le nom de Bugin du bout des lèvres.

– Bugin a raté la rentrée des classes, apparemment.
– Vraiment ? Et ils l’ont acceptée quand même ?
– Elle avait un « papier ». Rudi n’a pas été capable de m’expliquer ce que ça signifiait exactement. Je n’ai rien compris. La première fois ils ne l’acceptent pas parce que ses résultats de l’année dernière sont mauvais, et la deuxième fois ils l’acceptent parce qu’elle a un « papier ».

Je me renfrogne. Maman m'a fait la leçon, à midi, lorsqu’elle a appris cette histoire de « papier », au sujet duquel je n'ai pas interrogé Bugin avec beaucoup d'insistance.

– Et alors quoi, elle vient de la planète Beagle? demande Papa.
– Je ne sais pas. Elle ne ressemble pas à un chien. Et elle était grosse. On aurait dit…
– …une grosse bogue, dit Pattie.
– C’est ça. Une grosse, grosse bogue!

Maman ouvre de grands yeux ronds, étonnée de ne pas avoir trouvé la comparaison plus tôt.

– C’est pas une bogue, c’est un chien, dis-je.
– Mais elle est trop grosse. Elle est malade. Elle a un problème. Je ne veux pas dire ça contre elle, ajoute-t-elle à mon adresse, c’est ta nouvelle amie, après tout, mais, enfin, vraiment…

Maman se tait, lève les yeux au plafond d’un air exaspéré, mais je l’entends penser tout haut, très fort, qu’elle en a vraiment assez des parents qui ne surveillent pas l’alimentation de leurs enfants.

Après, moi et Pattie allons nous coucher pendant que les parents regardent un film interdit aux moins de douze ans dans lequel des poules et des coqs mutants sucent le cerveau des gens.

*

Le lendemain, je suis content parce que c’est presque la fin de la semaine, le week-end approche. La seule ombre au tableau, c’est que ce jour-là, il y a la gymnastique, on va devoir courir pendant des heures...

Après avoir pris mon petit-déjeuner, m'être lavé et habillé, avoir fourré mes affaires dans mon cartable, je descends l’escalier du Cube rapidement (Maman me dit de ne pas prendre l’ascenseur car celui-ci tombe en panne régulièrement) et me retrouve dans le hall d’entrée. Je ne sais pas comment on accède aux sous-sols, là où habite Bugin, je n'y suis jamais allé. J'ai vaguement entendu parler de l’endroit par les gens de la résidence, la concierge par exemple, ou des groupes de jeunes qui fument à l’angle du Cube, mais je ne sais pas où se situe l’entrée. J'ai toujours vaguement cru que c’était cette porte grise dérobée, dans un coin du hall, mais quand j'essaie de l’ouvrir, je constate qu’elle est verrouillée.

Je regarde ma montre. Est-il possible que Bugin soit déjà partie?
Je décide d’attendre un peu. Cinq minutes, me dis-je, après, je me dépêche.
Je sors du Cube, traverse le parking où sont garées les voitures et franchis l’accès de la résidence.

« Si Bugin n’est pas encore sortie, c’est par ici qu’elle passera, » me dis-je.

Mais les secondes, puis les minutes passent, et Bugin ne vient pas. Au bout de six minutes, je peste et pars en pressant le pas.

Quand j'arrive à l’école, il reste deux minutes avant le début de la classe. Je repère la silhouette de Bugin, impossible de ne pas la voir, appuyée sur un mur, sous le préau, en train de m'attendre. Je me précipite vers elle.

– Salut!
– Salut. Alors ça s’est bien passé, hier?
– Quoi, les magasins? Oh, c’était assommant, j’ai cru qu’on n’en finirait jamais. Mais au moins, Maman m’a acheté des nouvelles chaussures, regarde…

Je lui montre les tennis que j'ai aux pieds.

– Tu en as de la chance... Juste pour le sport. Les miens, ils sont vieux…

Bugin contemple le bout de ses tennis usés.

– J’n’aime pas le sport, gémis-je, content à moitié seulement. C’est la seule matière où je suis vraiment nul.

La cloche sonne et nous rejoignons la file d’attente. Bugin se tourne vers moi.

– Tu as vu le film hier avec les poules qui suçent le cerveau ?
– Non. Je n’aime pas trop les films d’horreur. Et puis de toute façon, c’était interdit aux moins de douze ans, alors les parents n’ont pas voulu qu’on reste, avec Pattie...
Bugin paraît fière et horrifiée tout à la fois. Elle écarquille les yeux.

– Moi, on m’a laissé regarder. C’était vraiment horrible! A un moment, il y a un gros coq tout noir, effrayant, qui crève les yeux d’un chien avec ses ergots et le sang gicle partout, c’est dégoûtant…

Je fais une grimace. Je ne comprends pas pourquoi il y a tant d'enfants de mon âge qui sont fascinés par des choses comme ça.

Après la leçon de la matinée, le maître d’école nous fait sortir et nous emmène au stade situé à quelques centaines de mètres. Là, il nous fait nous exercer à différentes sortes de courses à pied, la séance s’achevant par une course de relais qui voit s’affronter deux groupes.

Moi et Bugin sommes les deux « boulets » dont aucun des deux groupes ne veut, mais au final, on s’arrange: nous sommes répartis dans chacun des deux groupes.
L’avantage des courses de relais, je songe en attendant en tête de la file, c’est que ma pitoyable performance sera masquée par celles de mes coéquipiers.

Le professeur donne un coup de sifflet et je pars en donnant toute la force de mes jambes, mais déjà mon concurrent de l’autre groupe me dépasse…un mètre…deux mètres….trois mètres…

Je le vois atteindre et saisir le bâton-relais tendu à bout de bras par le professeur, avant de faire demi-tour et de repartir en sens inverse, sous les encouragements et les acclamations de ceux de son groupe ; j'attrape à mon tour le deuxième bâton et cours vers mon groupe. Je vois mon coéquipier qui me suit trépigner d’impatience et d’énervement, tandis que je me hâte vers lui. Avec soulagement, je passe devant mon coéquipier en lui donnant le bâton, ralentis et souffle un peu.

J'ai toujours l’impression de déployer d’énormes efforts pour avancer moitié moins vite que les autres.

Ce jour-là, c'est le groupe de Bugin qui gagne. Ils sautent de joie et poussent des cris quand leur dernier champion termine triomphalement la course avec dix secondes d’avance sur son adversaire.

Puis tout le monde se dirige vers les vestiaires.

« Ouh, là là, ça m’a donné soif, tout ça! » dit Bugin, et elle va boire au robinet.
Mais quand nous revenons à l’école, Bugin se plaint également d’avoir « super-faim ».

"Le lendemain, moi et Bugin nous nous dirigeons, vers quatre heures de l’après-midi, vers un arbuste volumineux et touffu qui pousse au fond d’un coin de verdure, dans la cour. Nous tenons tous les deux des paquets de crokinettes à la main, dans lesquels nous piochons machinalement.

« J’ai failli me noyer, je raconte à propos de la leçon de natation d’hier soir, en exagérant un peu pour impressionner Bugin. Je n’ai pris qu’une seule inspiration, et puis j’ai plongé… dès les premières secondes, j’ai su que c’était raté. Je suis arrivé au fond du bassin, j’ai essayé de le trouver, son anneau, mais…aeurhhhhh ! (Je mets mes mainpattes autour de ma gorge, dans un geste explicite). Du coup, je suis remonté…

– Oh là là, c’est vachement dangereux, ton cours. Ca arrive que les élèves se noient ?

– Il paraît qu'il y a eu un mort, l'année dernière, dis-je en l'épiant du regard mais cette fois-ci Bugin ne me croit pas.

 

Tome 2 : La muria

On pensait qu'ils n'étaient qu'un conte de fée. Pourtant, cette nuit de réveillon, les personnages préférés des enfants-chiens, les mystérieux rats de Gris-Temps ont laissé un message parmi nos cadeaux...

Depuis, ma vie a pris un drôle de détour. Ce n'est pourtant pas ma faute ! 

Ma sœur Pattie a grandi, elle profite de ses cadeaux et a abandonné tout espoir de les retrouver, Maman s'inquiète pour ma santé mentale, et Bugin ne peut s'empêcher de parler de ma vie privée à l'école. 

Faudra-t-il donc que j'abandonne tout espoir de découvrir la vérité ? Peu probable.

La magie des fêtes est passée, certes, mais dehors, quelqu'un erre, quelqu'un qui a toujours de sacrés soucis en tête : Muria.

Muria

Extrait :

Nous sommes à présent arrivés. L’Arbrisseau du Loup forme une voûte ombragée suffisamment haute pour que des jeunes chiens de dix ans puissent s’y tenir, le dos un peu voûté, ou s’asseoir sur le sol de terre poussiéreux, à l’abri des regards.

Tous les petits chiens du voisinage racontent qu’un gros loup noir se cache parfois sous l’arbuste, à la nuit tombée, et les petits en ont tellement peur que même quand ils vont y jeter un coup d’œil, pour voir, ce n’est pas pour y rester. Certains plus grands, pour frimer, racontent même qu’ils ont vu des poils de loup accrochés dans les branches basses.

C’est la première fois que moi-même je viens examiner l’endroit de plus près et je ne vois pas ce que les autres lui trouvent de si effrayant. Ce n’est qu’un banal arbuste, après tout.

Je me baisse et pénètre sous la voûte feuillue.

–  Hello !

La petite voix de la souris au pelage couleur caramel m’accueille. Lorsque mes yeux se sont accoutumés à la pénombre, je vois qu’elle se tient perchée sur l’une des branches basses, faisant face à un parterre de racines où nous sommes sans doute censés nous asseoir.

– Hello, réponds-je. Je te présente ma copine Bugin…

Celle-ci pénètre sous l’arbuste à ma suite, faisant un grand bruit de branches secouées et cassées au passage. La souris renifle l'odeur des biscuits d'apéritif.

– Oh, vous avez amené à manger ? Je peux en prendre un ? Je meurs de faim…

– Sers-toi...

Je lui tends mon paquet. Elle s’empare d’un biscuit qui est plus large qu'elle, et montre le sol de terre de sa petite patte griffue.

– Asseyez-vous donc. On attend encore trois autres…heu…volontaires. Après je vous expliquerai…

Bugin n’a pas attendu pour s’asseoir et elle s’est écroulée sur une moitié de l’espace disponible en poussant un « ouf » de soulagement. Je m’assois au milieu de l’espace restant. La petite souris grignote voracement son biscuit comme si elle n’avait pas mangé depuis des jours, ou comme si elle était simplement très gourmande, je pense, car j'ai déjà vu Bugin manger avec le même empressement.

– Au fait, comment tu t’appelles ?

– Muria. Mon nom, c’est Muria, dit la petite souris entre deux bouchées.

– Et…euh…d’où tu viens ?

– De sous la terre…

Elle désigne du doigt le sol, sous elle, en continuant à grignoter.

– Ta famille aussi vit sous la terre ? demande Bugin.

– Oh oui, tous mes frères et toutes mes sœurs vivent sous la terre. Enfin…vivent…si l’on peut appeler ça « vivre ». Ils sont prisonniers.

– Prisonniers ? De qui ?

– Des Monstres.

Il y a un silence pendant lequel j'imagine des créatures avec de grands yeux globuleux et des crocs démesurés, vivant sous la surface terrestre.

– Des monstres ? Quelle sorte de monstres ?

– Les Monstres, répète simplement Muria. Je ne connais qu’une seule sorte de Monstres et ils sont monstrueux. Elle finit son biscuit, puis, ne résistant pas à l’envie de commencer à expliquer son histoire avant que tout le monde soit réuni, elle poursuit :

– Ca fait maintenant trente-cinq jours que je me suis échappée et que j’ai trouvé l’air libre. Jusqu’à présent, j’avais vécu dans le Monde Obscur sans jamais voir la lumière du jour. J’ignorais totalement comment était le monde d’au-dessus. Je ne savais pas qu’il y avait plein de chiens qui vivaient dans des grandes maisons en plein air et qui parlaient comme moi...

Ca doit être ça qu’ils appellent une civilisation canine, marmonne-t-elle pour elle-même.

Elle remue sa moustache.

"Je cherchais de l’aide, mais je ne savais pas comment m’y prendre. Quand vos parents me voient dans leurs maisons, ils poussent des aboiements terribles et sortent des balais pour me chasser…après, ils mettent des pièges à souris, de véritables horreurs ! Au début, je croyais que les chiens étaient encore pires que les Monstres d’en bas… Du coup, j’ai essayé de m’adresser à des jeunes chiens, comme vous. Mais la première fois que j’ai essayé d’aborder un groupe d'enfants, ils m’ont pris en chasse. Ils avaient l’air de trouver ça très amusant de me courir après…"

Elle fronce ses petits sourcils clairs à ce souvenir, l’air réprobateur.

– Tu ne serais pas tombée sur Gritt et sa bande, par hasard ? je demande d’un ton amusé.

– Gritt ? Je ne sais pas, je n’ai même pas eu le temps de leur demander leur nom… Après ça, j’étais un peu refroidie, j’ai décidé de rester cachée et de réfléchir à une autre solution. Il fallait aussi que je trouve à manger…et un abri chaud, parce qu’avec l’avancement de l’hiver, il commençait à faire de plus en plus froid…

Je me suis cachée dans un grand centre commercial, pas loin d’ici…il y avait une sorte de petit restaurant ou les gens venaient boire des bullottes et manger des painssalés. Je passais sous les tables, je ramassais les miettes, et puis je me réfugiais dans les sous-sols en passant par un minuscule trou, dissimulé derrière un tuyau.

Parfois, je restais à l’entrée du trou et j’écoutais ce que les gens racontaient quand ils s’installaient aux tables pour manger et boire…

A ce moment, on entend des pas et des voix, à l’extérieur. Muria la souris s’interrompt. Moi et Bugin nous nous tournons, inquiets, vers l’entrée de la tonnelle. L’instant d’après, un museau blanc fait son apparition sous les feuillages.

– Bonjour. Muria est ici ?

– Bonjour et bienvenue, les amis, dit Muria du haut de son perchoir. Entrez donc, la réunion va pouvoir commencer…

Tome 3 : Le monde obscur

"Dans un gouffre obscur et sans fin, dans le silence, cinq chiens avancent prudemment, suivant une petite boule de poils clairs..."

Muria la souris guide Rudi, Bugin et leurs trois amis au travers du Grand Gouggre jusqu'au Monde Obscur, la cité souterraine où vivent, selon elle, les hostiles «Monstres». Assurant la cohésion du groupe, elle emmène la «bogue» et les quatre chiens dans une expédition angoissante et semée de dangers, où chacun d'entre eux sera amené à faire connaissance avec ses propres limites... 
Mais à supposer que l'expédition atteigne son objectif, les six amis parviendront-ils à accomplir la mission qu'ils se sont donné, à savoir libérer les prisonniers, la famille de Muria ?

Le monde obscur

​Petits mots des lecteurs :

Les lectures de Maryline

J'ai beaucoup aimé ce premier tome en compagnie de Rudy. Ce dernier est un chien qui n'a pas d'amis mais qui, un jour, rencontre un autre chien complètement différent de lui. Une amitié nait entre les deux chiens. Mais l'entourage de Rudy n'aime pas cette nouvelle amie et le fait bien savoir. En effet, le thème de la différence est abordée de bien belle manière dans ce petit roman. Bugin, la nouvelle amie de Rudy est en surpoids et tout le monde se moque d'elle. J'ai trouvé l'idée de l'auteur très intéressante car le sujet permet d'aborder le thème de la différence avec nos enfants.

Ma fille a apprécié cette jolie histoire. Nous avons pu discuter de la méchanceté de certains personnages par rapport à Bugin et ma fille a bien compris que ce n'était pas normal de traiter quelqu'un de cette façon.

C'est ici le premier tome, et le suspense de fin nous donne envie de découvrir la suite rapidement. Ma fille est impatiente de connaitre la suite et j'avoue que moi aussi. Les illustrations sont rares mais elles sont parfaites, très jolies, en noir et blanc et simples. Elles permettent de se situer dans l'histoire et de souffler un peu.

Ce petit roman est court, le sujet abordé est vraiment bien et les mots utilisés par l'auteur sont très simples de compréhension. A 7 ans, il peut être difficile pour certains de lire seuls cet album mais ensuite, grâce aux chapitres plutôt courts, l'enfant peut s'aventurer à le lire en solitaire.

Je le recommande pour tous les gourmands de lecture, à ceux qui aiment les chiens également et surtout, à tous les parents pour leurs enfants afin de trouver un moyen pour leur expliquer ce qu'est la différence et la façon dont il faut faire face à ce genre de situation.

Je remercie vivement l'auteur! Hâte de lire la suite!

Melly's book

J'ai beaucoup aimé ce livre, car il parle d'intolérance envers les personnes " en surpoids ". J'ai ressenti de l'injustice envers Bugin, car les autres élèves se moquaient d'elle et que les adultes la critiquaient derrière son dos. C'est vraiment méchant, car ils ne savent pas grand-chose sur la petite chienne. 

L'amitié entre Rudy et Bugin m'a beaucoup plu, parce qu'ils sont différents et s'acceptent comme ils sont, sans juger. Ils ont un point commun: il n'aime pas le sport ! Cette amitié m'a fait plaisir à lire. 

J'ai lu ce tome rapidement. C'est un premier livre d'une série et l'intrigue arrive à la fin. J'aimerais beaucoup découvrir le tome 2 pour savoir comment Rudy et sa sœur Pattie vont vivre cette nouvelle aventure. 

J'ai beaucoup aimé ce tome que je conseille de 8 à 12 ans. 

Matilda
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