Chapitre 2
Donc, nous en étions là ! Nino, comme elle, avait envie de changement, d'évasion, d'ailleurs. Sauf qu'elle, elle se retrouvait ce matin seule avec des restes de pizzas, un gâteau énorme à peine entamé et des chaussettes de couleurs différentes. Et ce son, ce bip qui n'arrêtait pas de résonner dans sa tête.
« Mais qui es-tu, bruit de malheur ! Mon diablotin ? Pour qui sonnes-tu ce glas ? C’est pour moi ? Mon agonie ? »
Elle regarda sur le sol sa chemise de nuit, elle aussi était cause de sa perte. Le confort, voilà le grand mot : le confort ! Durant toutes ces années avec Nino elle s’est enlisée dans une vie de pseudo-confort : des chaussures confortables, une voiture confortable, un canapé confortable, des culottes confortables et une chemise de nuit confortable.
Ce glas était la cloche de la mort, elle s'étiolait avant d’avoir vécu.
Nino est parti, au diable Nino ! Mais malgré tout, sa nouvelle vie, tant est qu’il réussisse son tour du monde, promettait tout de même d’être bien plus agréable que cette maison où l’air était devenu irrespirable. Et elle l’aurait bien suivi… Dixi – 16/06/2016
Mais comment décider Nino à l'emmener, alors qu'il semblait vouloir tirer un trait sur son ancienne vie ? Machinalement, Julienne se prépara son petit déjeuner. Elle entama la série de gestes quotidiens qui rythmaient ses journées depuis… la nuit des temps !
En ouvrant le frigo, l'énorme gâteau qui trônait sur l'étagère du milieu la laissa songeuse. "Ce n'est peut-être pas l'heure, mais il me fait toujours envie" pensa la jeune femme. "Disons que cette part de pâtisserie scelle ma résolution d'envoyer tout promener moi aussi."
Elle s'installa au comptoir de la cuisine et savoura son petit déjeuner inhabituel. Lorsque la dernière bouchée fut avalée, Julienne se sentit extrêmement fatiguée.
« Au point où j'en suis, ai-je vraiment besoin d'aller travailler ? » se demanda-t-elle en traînant les pieds vers sa chambre. La pièce lui sembla étrangement triste malgré le papier peint blanc rehaussé d'arabesques dorées. Les quelques affaires de Nino, qu'il avait oublié de prendre la rendirent nostalgique. Elle s'allongea sur le couvre-lit rouge à moitié défait et plongea presque immédiatement dans le sommeil. Ses rêves furent agités. Toujours ces chaussettes et ce bip. Ils apparaissaient sans cesse. Alors qu'elle suppliait Nino de rester, des chaussettes géantes volantes le kidnappaient. Julienne tentait de le poursuivre, en vain. Les ailes bâtaient au rythme d'un bip régulier et emportaient Nino loin d'elle.
Ou alors, elle rêvait qu'elle arrivait au travail et en lieu et place de son chef, c'était une chaussette multicolore qui l'invectivait "bip ! bip, bip ! Biiiiiiiiiip !!".
Julienne se réveilla en sursaut. Elle était un peu désorientée et le lit lui sembla tout à coup immense. Quand elle voulut se relever, elle en fut incapable. C'est à quatre pattes qu'elle se dirigea vers le bord. Le sol lui parut être à une distance vertigineuse. Mais que se passait-il ?
En levant la tête, Julienne posa le regard sur le miroir de l'armoire. Stupeur ! Elle voulut crier, mais un minuscule "hiiii" sortit de sa bouche…
Son reflet ne ressemblait plus à une jeune femme du tout ! Laetitia – 16/06/2016
Sidérée, Julienne fixa ce visage inconnu. Accroupie à terre, en état de choc, c'est d'une main tremblante qu'elle effleura son menton. Le portrait du miroir l'imita et se caressa la joue. Les deux paires d'yeux s'écarquillèrent de concert. Le rythme cardiaque de la jeune femme s'accéléra. Son cœur battait la chamade et Julienne en distinguait clairement les sons sourds.
Le cerveau de Julienne aussi était en ébullition, il fallait rationaliser la situation au risque de devenir folle en quelques minutes. Il fallait se lever, prendre une douche glacée et recouvrer ses esprits pour retrouver son visage initial, intact et rassurant. Mais son corps ne réagissait plus. Impossible de se mettre debout. Son regard fixait toujours ce visage inconnu et si inquiétant.
« Cela ne peut être qu'une hallucination : le gâteau peut-être ? » La fatigue, le stress de la rupture avec Nino, les cauchemars de ce matin ? Julienne tenta de se rassurer : « je vais fermer les yeux et tout va rentrer dans l'ordre. Il le faut. » La jeune femme clôt ses paupières, détendit sa nuque, se concentra sur une respiration ventrale et lente. Ses épaules s'abaissèrent, un souffle léger sortait maintenant régulièrement de sa bouche. Le calme revenait peu à peu dans son cerveau chahuté.
Elle esquissa un petit sourire. Il était temps de rouvrir les yeux et de retrouver son visage avenant de jeune trentenaire.
Un cri inhumain vrilla les tympans de la voisine du dessous. Virginie29 – 17/06/2016
Julienne se leva précipitamment. Elle courut jusqu'au miroir...Mais c'était impossible ! Le portrait d'une autre la regardait, sidérée elle aussi. Terrifiée, Julienne réalisa que ce visage, qui paraissait âgé, lui était familier... Elle devenait folle, c'était sûr... Qu'allait-elle faire?
Elle se rua sur son sac à main, attrapa son portable et appela : « C'est moi. Viens je t'en supplie ! J'ai un problème très grave...Je ne peux rien te dire au téléphone... DÉPÊCHE-TOI ! Oui je suis à la maison. VITE ! » Circé – 17/06/2016
Nino... Nino Martin quelle est son histoire ?
Un secret bien gardé, 35 ans, une enfance assez tumultueuse, s'appeler Nino cela n'a rien d'anodin, son travail rien d'exceptionnel, manutentionnaire ! Bof beaucoup le font, Julienne....seulement sexuel !
Nous trouvons un Nino mal dans sa peau, désabusé avec un lourd secret qui le ronge de l'intérieur. Peut-être que ce secret lui a été révélé à la mort de son père quelques années auparavant... Cloclo – 19/06/2016
Une pensée traverse l'esprit de Julienne « Nino aurait-il quelque chose à voir avec tout ça ? » La jeune femme, maintenant prostrée, agenouillée entre le petit canapé et le guéridon en rotin tente de retrouver une respiration normale pour que son cerveau rationalise les derniers événements.
Soudain, les yeux écarquillés elle fixe ses mains reposant sur ses cuisses. Une peau fripée, grise, ridée, sèche et rugueuse recouvre les deux extrémités des bras. Une bague énorme, chevalière noire et inconnue entoure l'annulaire gauche. D’instinct, Julienne cache ses mains ou plutôt les mains dans son dos. Le cauchemar continue. Quand un bip bip démoniaque résonne de nouveau Julienne n'est pas loin de l'évanouissement, mais la sonnerie de la porte d'entrée retentit presque en même temps : Julienne se précipite, l'ouvre sans ménagement et fond en larme dans les bras de Gaëlle. Virginie29 – 19/06/2016
« - Ouh là ! Mais que t'arrive-t-il ma pauvre Julienne ?
- Qu'est-ce qu'il m'arrive ! Qu'est-ce qu'il m'arrive ! Mais tu ne le vois pas ???!!
- Tu m'as tout l'air fatigué. C'est Nino encore ? Qu'est-ce qu'il t'a fait cette fois-ci ? Une soirée avec les potes, il n'est pas rentré ?
- Mais non ! Enfin si... Mais non, tu ne vois pas ma tête, mes mains, cette chevalière ?
- Quelle chevalière, où ça une chevalière ? Mais tu es en transe ? Tu as de la fièvre ?
- On m'a jeté un sort, je suis envoûtée... Non, je suis habitée ! On dirait la vieille histoire de Dorian Grey, oui, c'est ça... C'est comme Dorian Grey... »
Et elle partit s’asseoir, comme assommée, sur le canapé. Épuisée, les mains tremblantes, elle ne prononça plus un mot. Elle regardait cette chevalière qu'elle seule pouvait observer. Quel était ce sigle ? Dixi – 19/06/2016
Gaëlle était désolée pour son amie :
« - Le dessin que tu vois, que représente-t-il ? Écoute, on va essayer d'y voir plus clair... Bien souvent, nous avons des nuits fort agités, nous nous levons et ne sommes pas encore sortis des sombres rêves que nous avons pu faire pendant notre sommeil et...
- Oh arrête !!! Je sais bien ce que tu penses... Regarde ma main je ne suis pas folle !
- Euh... Où est Nino ? Tu ne l'as pas revu ? Est-ce qu'il a laissé des affaires ? »
Soudain un bruit de pas devant la porte, qui cela peut-il bien être ? Cloclo - 21/06/2016
Gaëlle la considéra longuement inquiète. Elle se demandait si son amie ne refaisait pas une bouffée délirante, comme il y a dix ans. Julienne avait eu beaucoup de mal à s'en remettre. Heureusement, Nino était déjà là, et l'avait épaulée du mieux qu'il pouvait.
« Julienne ? »
Mais Julienne ne répondit pas. Elle avait les yeux rivés sur ses mains et elle tremblait.
« Julienne, je vais aller te chercher un verre d'eau d'accord ? Ensuite, on discutera. »
Un long silence s'établit. Gaëlle n'osait pas bouger. Julienne parla enfin, sans la regarder.
« - Personne ne voit pas ce qui se passe.
- Et bien, tu vas tout me dire. Où sont les couvertures ? Tu as l'air gelée. »
Sans se préoccuper de la réponse, Gaëlle se mit à chercher. Elle se dirigea vers la chambre et poussa la porte. L'endroit était comme elle s'y attendait : affaires jonchant le sol, miroir brisé, draps arrachés...Comme la dernière fois. L'angoisse lui serra le cœur. Elle sortit son téléphone de sa poche et commença à rédiger un texto pour Nino : elle ne pouvait pas l'appeler directement, Julienne pourrait l'entendre. Avec un peu de chance, il n'était pas très loin et pourrait venir lui prêter main-forte...
Elle n'eut pas le temps d'appuyer sur "envoyer". Elle fut frappée par-derrière et tomba lourdement sur le sol. Circé – 21/06/2016
La grosse chevalière noire avait blessé le crâne de Gaëlle, le sang vermillon tranchait sur la chevelure blonde maintenant répandue sur le parquet. Julienne fixait de ses yeux vides la jeune femme inerte.
« - Tu crois que je n'ai pas compris ton petit manège ? Je sais très bien que tu nous as as jeté un sort à Nino et moi : tu m'as fait vieillir prématurément pour qu'il me repousse, tu veux t'accaparer mon Nino n'est-ce pas ? C'est ça que tu veux ? Mais réponds-moi, réponds-moi !
Julienne, en transe, s'abaisse au-dessus de son amie et la secoue brutalement. Un râle douloureux se fit entendre.
- Allez avoue, c'est toi la responsable de ce cauchemar, tu vas me redonner mon apparence normale ou tu vas me le payer cher ! »
Julienne semble perdre maintenant complètement le contrôle d'elle même. Les yeux révulsés elle traîne le corps de Gaëlle dans tout l'appartement. Soudain, la sonnerie de la porte d'entrée retentit. Virginie29 – 21/06/2016
Julienne panique. Que doit-elle faire ? La personne sur le palier l'a peut-être entendu tirer Gaëlle ? Mais qu'était-elle en train de faire ? Gaëlle était sa meilleure amie depuis leur adolescence. Ensemble, elles avaient fait les 400 coups au lycée. Elles avaient tout partagé, les rires, les pleurs, les vêtements, la bande de copains et même les petits copains ! Après le lycée, lorsque Gaëlle était partie à Paris pour des études de journalisme et elle à Bordeaux en fac de droit, leur amitié avait survécu. Elles se retrouvaient certains week-ends pour faire la fête, sortir.
Gaëlle était maintenant étendue inconsciente, le crâne ensanglanté.
Et cette sonnette qui continuait, inlassablement de se faire entendre !
N'importe quoi pourvu que ce bruit s'arrête ! Julienne referma la porte du couloir sur Gaëlle et ouvritcelle de l'entrée.
Nino se tenait devant elle :
- Julienne, j'ai oublié mes clés... Bonjour… Pardon… Je venais voir Julienne. Où est-elle ? Qui êtes-vous ? Laetitia – 22/06/2016
Julienne resta interdite. Il ne la reconnaissait pas ! Elle n'était donc pas en plein délire, tout cela était bien réel...
« - Elle...elle a dû s'absenter...Je...
- Attendez... Je vous connais ! Vous êtes la boulangère ! »
Brusquement, Julienne découvrit qu'il avait raison. Voilà pourquoi ce visage lui était vaguement familier ! Circé – 22/06/2016
Il y eut quelques secondes de silence puis Nino passa de la surprise à la colère :
« - Mais que faites-vous chez moi ?
- Chez toi ? Ce n'est plus chez... »
Julienne s'arrêta net, son apparence n'était plus la sienne, mais elle était bien là pourtant ! Fallait-elle qu'elle tente de tout expliquer à Nino ? Toute cette histoire complètement absurde ! Il va sûrement la prendre pour une folle... et Gaëlle... inconsciente et le visage en sang dans le salon ! Oh mon Dieu ! Il faut qu'il parte ! Et vite !
« - Où est Julienne ? demanda Nino sur un ton suspicieux.
- Et bien... je vous l'ai dit... elle a dû s'absenter
- Oui j'ai bien compris, mais où est-elle maintenant ?
- Elle est allée... euh... faire une course à l'épicerie du coin ! Elle s'est aperçue qu'il n'y avait plus de sucre, et comme elle souhaitait m'offrir un café... »
Julienne panique, et ça se voit, elle a toujours été très mauvaise menteuse. Elle sent son sang bouillir en elle, ses joues doivent être écarlates, la tête lui tourne, le visage de Nino devient flou, elle le voit vaguement parler, ses lèvres bougent, mais elle ne perçoit plus aucun bruit, elle n'entend que ce bourdonnement désagréable, elle se sent partir et... tout s'assombrit... Cora – 22/06/2016
Nino n'insista pas et sorti de l'appartement, il fit quelques pas jusqu'au coin de la rue, se retourna et attendit que la porte d'entrée fût refermée. Il rebroussa chemin contourna la maison, escalada un muret et se retrouva sur la serre du voisin, aie...
« Pourvu que le bruit de verre n'ait pas ameuté tout le quartier ! » pensa-t-il.
Il rampa le long des gouttières, se baissa pour passer dessous la fenêtre, arriva sous celle de la cuisine de Julienne...
Il se remémora les minutes précédentes :
« Cette femme ment, c'est visible. Le texto de Gaëlle n'est pas clair : - Nino, Julienne pas -, encore un peu et je vais pouvoir regarder au travers des carreaux, un morceau de gâteau traîne sur la table sur une assiette, ce n'est pas l'habitude de Julienne de laisser de la nourriture comme cela sans la protéger. De plus en plus bizarre... que faire? » Cloclo – 22/06/2016
Pendant que Nino essayait de discerner ce qui se passait dans la cuisine, Julienne tentait de reprendre ses esprits. Comment était-il possible que Gaëlle l'ait reconnue alors que ce n'était pas le cas de Nino ? Et pourquoi ressemblait-elle à la boulangère du coin de la rue ? Un rapport avec le gâteau acheté la veille ?
Perdue dans ses pensées, Julienne jouait avec sa chevalière tout en arpentant le couloir de long en large. Gaëlle était toujours inconsciente et Julienne devait sans cesse l'enjamber.
La jeune femme reprit connaissance.
Prise de remords, Julienne se précipita près d'elle sans remarquer que la bague avait glissé de son doigt.
« Gaëlle, comment vas-tu ? Je… »
Les yeux de Gaëlle s'agrandir et la frayeur se peigna sur son visage, puis elle se recula et se protégea avec ses mains.
« Qui êtes-vous ? » Hurla Gaëlle acculée contre le mur.
Julienne eut l'impression de devenir folle. Rien n'avait de sens. Son amie ne la reconnaissait plus à son tour.
« Calme-toi, je suis… la boulangère ! »
La réponse avait fusé, spontanée, mais ne contribua pas à rassurer la blessée.
« Qu'avez-vous fait de Julienne ? Julienne, au secours !!!!! Aidez-moi ! »
Sans réfléchir, Julienne saisit l'objet le plus proche d'elle, un sac de voyage, reste d'un week-end en amoureux à l'île de Ré, et l'envoya valdinguer dans le visage de Gaëlle.
« Je suis désolée, Gaëlle, vraiment. »
Julienne s'assit près de son amie, haletante, et allongea ses jambes. Son pied gauche rencontra la chevalière mystérieuse. Tout en l’inspectant, Julienne s'interrogea. « Serait-il possible que tout cela ait quelque chose à voir avec cette bague ? Quand je la portais, Gaëlle m'a reconnue, mais pas Nino. Mais lorsque je l'ai enlevé, Gaëlle ne m'a plus identifiée. Est-ce que Nino… »
À cet instant précis, un fracas assourdissant se fit entendre dans la cuisine. Laetitia – 23/06/2016
Julienne se précipite, Nino est assis au sol et grimace en se tenant le bras, des morceaux de verres sont éparpillés tout autour de lui. Il a brisé la vitre pour entrer !
« - Julienne ! Mais... je savais bien que quelque chose se passait ! Tu n'étais donc pas sortie faire une course, où est la boulangère ?
"Il me voit telle que je suis... la bague ! Il y a un lien avec elle ! J'en ai la preuve !" pensa Julienne.
- Nino... ton bras, ça va ?
Julienne s'approche alors de Nino pour l'aider à se relever. Elle jette un œil autour d'elle, entre les restes du repas et maintenant les bouts de verres partout, quel chantier !
- Viens, assis toi là, montre-moi ton bras, tu as du te couper tu saignes...
Nino s’exécute.
- Ce n'est rien Julienne, une égratignure. Mais il va falloir que tu m'expliques ce qui se passe ici ! »
Par où commencer ? Julienne hésite, ouvre la bouche pour parler, puis la referme. Il lui vient alors une idée, une explication bien plus éloquente que les mots... fixant Nino, comme pour lui dire « regarde-moi et tu comprendras ». Julienne se lance, fébrile, elle baisse les yeux sur sa main, et de l'autre, elle remet la bague...
Le cri de Nino la fait sursauter ! Cora – 23/03/2016
Pourquoi Nino est-il le seul à envisager la boulangère lorsqu’elle a la chevalière? Mais elle, comment se voit-elle ?
Julienne se lève, pousse Nino, se regarde dans le miroir : « Tiens ! Elle est encore là !! » Dixi – 23/06/2016
Nino est abasourdi, ce bijou maudit, que fait-il sur l'annuaire de Julienne ?
Cette bague ne devait jamais sortir de sa cachette, sa mère, Gisèla lui en avait demandé la promesse sur son lit de mort.
Depuis des générations celle-ci était restée à l'abri des regards, car une fois surgit de l'ombre beaucoup de secrets seraient dévoilés, et cela pourrait anéantir beaucoup de personnes. Cloclo – 24/06/2016
« - Julienne, ôte cette chevalière immédiatement !
- Non Nino, je ne peux pas, si je la retire les gens ne me verront plus. Ils auront devant les yeux cette mégère de boulangère… Je savais qu’elle avait quelque chose de pas net avec son sourire mielleux quand elle nous sert le pain. Et son gâteau empoisonné là, avec des chaussettes dessus, tu crois qu’il est immaculé aussi celui-ci ? Des chaussettes, n’a-t-on pas idée…
- Julienne, ce n’est pas la boulangère la cause de tout cela, c’est la bague !
- Et comment tu le sais, toi, que c’est la bague ? Hein !!
- Julienne, donne-moi cette bague tout de suite !
- Non ! Je ne veux pas me transformer en vieille dame. Et réponds à ma question : tu connais ce bijou ? »
Nino, ne trouva pas de réponse, ou plutôt, ne savait pas quoi inventer à Julienne pour qu’elle retire la chevalière de sa mère. Cette chevalière qui a fait tellement de mal auparavant… Dixi – 25/06/2016
« - Où as-tu eu cette bague ? Je voudrais simplement la regarder de plus près !
- Pour qui me prends-tu ? Tu crois que je ne te vois pas venir ! J'ai l'impression que ce bijou ne t'est pas inconnu, pourquoi ne m'en as-tu jamais parlé ? Tu me caches quelque chose ?
S'apercevant qu'il n'obtiendrait rien de cette façon, Nino changea pour un moment de sujet, afin d'essayer de faire oublier à Julienne cette chevalière, pour mieux l'observer, et la retirer de son doigt sans trop de dommage pour l'un ou l'autre. Il savait que cela ne serait pas simple. »
Pour détourner la conversation Nino demanda :
« - Et Gaëlle ? Où est-elle ? Je l'ai vu discuter avec la boulangère, avant ma venue foudroyante.
- J'n’en sais rien, belle manière de passer par la fenêtre...Qu'est-ce qui t'a pris ? Ah ! Ah ! Ah ! Tu ne m'auras pas aussi facilement... Tu n'as qu'à la chercher si cela t'amuse... »
Tout en regardant Julienne devenir complètement folle dans l'appartement, Nino se souvient : son grand-père Giuseppe militant dans les brigades rouges, lui racontait des histoires qui l'empêchaient parfois de dormir.
Réfugiés en France dans les années 70 avec sa mère, il avait souvent peur, surtout d'une phrase que Moretti avait dite lors de sa mort "Mon sang retombera sur vous". C'est pour cela qu'avec sa famille, ils traversèrent la frontière avec un patronyme bien français... Sa mère lui avait avoué qu'un jour son père l'avait emmenée avec lui dans un lieu secret, où il devait prendre des instructions de Moretti, et celui-ci lui la trouvant mignonne lui aurait offert cette chevalière. Elle l'avait cachée, car ce bijou lui rappelait trop de mauvais souvenirs. Voilà pourquoi jusqu'à ce jour, pour lui elle avait disparu. La retrouver sur la main de Julienne lui était insupportable...
« Et cette boulangère je me souviens vaguement l'avoir déjà vue... Qui est-elle ? » Pensa tout haut Nino, ce qui suscita de nouveau l'intérêt de Julienne. Cloclo - 28/06/2016
« - Tu as raison Nino, descendons à la boulangerie, et cherchons un peu à savoir qui est cette femme.
C'est ainsi que Nino accompagna Julienne en bas de la rue. Elle avait gardé au doigt la chevalière de sa mère. Il lui prit la main et Julienne eut le coeur serré.
- Nino, tu ne devais pas partir en bateau, me quitter, changer de vie...
- Oui Julienne, c'est ce que je devais faire avant de passer de nouveau la porte de l'appartement. Mais tu me vois m'en aller en te laissant dans cet état ? Je tiens la main à une vieille dame en chignon, je sais que c'est toi, mais c'est troublant. Je ne peux pas partir et t'abandonner dans on ne sait quelle sorcellerie !
- Nino, tu m'aimes encore un peu alors ? Nino ne lui répondit pas. Ils étaient arrivés à la porte de la boulangerie. Il y avait un monde fou. Police, pompiers et des ambulanciers se disputaient le passage.
- Nino, ça me fait peur... »
Nino se retourna vers un quidam qui se tenait à côté : "Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?"
La personne lui répondit : "A priori, on aurait tué la boulangère"... Evol – 28/06/2016